Alternance de "rares averses" et "pluies éparses", disait Météo France. La différence ???  
De toute façon, le matin même, "surtout ne pas se poser de questions : on y va", même si les autres Dérailleuses ont choisi la voie de la sagesse et du bilan carbone : je pars de chez moi avec optimisme et un peu de retard. Une heure plus tard, le Finistère m'accueille avec quelques gouttes, mais le temps de récupérer dossard et T-shirt, c'est déjà fini. 

Démarrage par un sympathique monotrace qui tourne dans la forêt de Huelgoat : "déjà 1 km 22" rigole un participant. L'ambiance est agréable, les "départs libres" c'est le bon créneau, on n'est pas au milieu des rouleurs pressés et dépasseurs fous. Quelques verdoyants chemins de campagne et au bout d'une heure, la 1re flaque de 50 m de long impossible à traverser sans se mouiller les pieds (en tous cas avec un 26 pouces taille S). 
Juste après arrive la 1re "rare averse". Supportable et surtout c'est très beau, les landes dans les nuages ! au pire, je pourrai me contenter du 40 km au lieu du 50. 

Arrive la bifurcation des parcours : 50 et 60 à gauche, 20 et 30 à droite. Ah. Va pour 50, la route descend, je suis arrêtée par une dame sous un parapluie : elle vient du ravitaillement installé juste au-dessus, ils ne comprennent pas pourquoi ils entendent tant de cyclistes passer en-dessous sans en voir un seul. J'explique le coup de la bifurcation. Peut-être que le ravitaillement est réservé aux 20 et 30 ? Pour faire plaisir, je l'accompagne l'inaugurer. Il paraît qu'il valait mieux faire le circuit hier sous le soleil, mais que le 65 gravel avait un peu trop de cailloux. 
Hop hop hop, une petite descente dans les cailloux, le moral est au top ! 

La 1re pluie éparse, ça a été après le 1er ravitaillement (le vrai, vers 20 km). Un bénévole indique un raccourci à un autre participant. Bon, je ne vais quand même pas déjà couper ! Coup de froid au redémarrage, ça va être long encore 30 bornes, enfin peut-être 26 maintenant, voire 25... Une couche intermédiaire supplémentaire, faute de me sécher, résout le problème. De toute façon il ne peut pas pleuvoir aussi fort pendant les 2h30-3h qui restent ?
Et en effet, peu à peu s'installe la 2e rare averse. Le côté sympa de cette météo, c'est que je ne reconnais pas les parcours balisés explorés l'an passé. À moins qu'on soit sur les sentiers inconnus du versant Nord ? l'antenne et les Rochs à gauche dans cet ordre là, ça devrait vouloir dire qu'on est versant sud roulant vers l'Ouest, non ? 
Pas tellement le temps de réfléchir : ce qui va fort aussi, c'est l'allure, le circuit est globalement très roulant. Du km à pas cher, dans ces conditions, je ne me suis pas plainte. 

La 2e pluie éparse accompagne la montée sur les Rochs : un ruban clairsemé de vététistes sur la lande, poussant leur monture sur les méandres du sentier, tels des pèlerins pas arrêtés par la pluie du matin. (Les autres, à ce stade, ont choisi la route.) Les circuits 85-100-120 nous rejoignent, ils ont l'air fatigué. Au sommet, pas le courage de sortir le téléphone de ses emballages pour prendre une photo, trop risqué, et de toute façon, jaune et noir ont disparu sous la boue depuis belle lurette. Un peu de descente technique (la montée du circuit balisé, pour ceux qui sont déjà venus), et à partir de la route, ça dévale pendant une vingtaine de km de voie verte jusqu'à Huelgoat, avec un 2e et copieux ravitaillement dans le beau village de La Feuillée.  

Moralité : que personne ne regrette de ne pas être venu, ce n'était pas la bonne année. Pour une autre fois, les circuits longs sont tentants avec leurs sentiers techniques, mais tellement longs pour mes courtes pattes... 
Dans un an de toute façon, on sera dans le Limousin :-) !